Horribilis (Slither) de James Gunn
Voilà typiquement le genre de film qui est facilement dénigré par la critique : une histoire classique, des monstres en caoutchouc et des seaux entiers de sang et de bidoche. Horribilis est de ces films que nos chers critiques bien-pensants vont égratiner avant même d'y avoir jeté un oeil... Et pourtant, ils ne savent pas ce qu'ils ratent...
Dans une petite ville du fin fond des Etats-Unis, une comète s'écrase. L'un des hommes les plus influents de la ville la découvre après une dispute avec sa femme et se fait piquer par une espèce de grosse limace blanchâtre qui vient de sortir du morceau de roc encore fumant... De retour chez lui, il fait comme si de rien n'était mais des pustules commencent à faire leur apparition : il commence à se métamorphoser petit à petit... L'invasion commence...
Inutile de chercher la subtilité dans Horribilis : il s'agit d'un bon vieux film d'horreur à l'ancienne. On entre très rapidemment dans le vif du sujet sans tourner autour du pot (comme par exemple dans le récent Hostel qui nous oblige à nous taper une heure de cul soft avant de nous donner ce pour quoi nous sommes entrés dans la salle...) Dans Horribilis, il y a des filles qui crient, du gore, des bestioles et des zombies, bref, de quoi satisfaire sans peine l'amateur de fantastique saignant... Bien sûr, budget mesuré oblige, on sent régulièrement le manque de moyens : scènes de foule se limitant à une vingtaine de personnes, quelques effets spéciaux parfois cheap (heureusement pas tant que ça...), des sangsues qui disparaissent beaucoup trop rapidemment... Mais qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse car, franchement, ça fait un bien fou de voir à nouveau ce genre de films d'horreur qui ne prend pas ses spectateurs pour des imbéciles et leur donne exatement ce qu'ils sont venus chercher.
Par ailleurs, le film fait preuve d'un humour réjouissant distillé par fines touches. Que ce soit dans les dialogues ("c'est quoi ce poulpe ?!?"), dans les situations (la standardiste qui hoche la tête au téléphone pour dire oui) ou dans le décalage de certains moments clés du genre (la confrontation entre le monstre), Horribilis est en plus d'un film gore, un vraie comédie qui n'oublie cependant pas ses origines. On a ainsi parfois droit à quelques références subtiles qui ne font qu'augmenter le plaisir quand on les reconnaît : par exemple, quand les personnages s'arment dans le bureau du shérif, la musique est quasiment à la note près le célèbre thème de Predator... Bref, on ressent tout au long de ce film un véritable amour et une réelle déférence pour le genre. On passera par contre sur la fin un peu trop explicative (les méchants qui donnent leurs motivations au héros avant d'essayer de le tuer, c'est ultra classique !) et sur la disparition trop soudaine des centaines de sangsues qui auraient pu être vraiment menaçantes....
En tout cas, Horribilis réussit son pari là où Hostel s'est auparavant lamentablement vautré, à savoir donner au spectateur en manque de gore son quota de scènes sanglantes. Bref, voilà un bon divertissement bien déviant comme on en voit beaucoup trop rarement sur nos écrans...
Ecrit par PetitVer, le Mercredi 21 Juin 2006, 17:13 dans la rubrique "Cinéma & DVDs".