Le Repaire du Petit Ver

Hostel de Eli Roth

Après un Cabin Fever qui forçait sur le gore mais tirait à blanc la faute à un scénario anémique et surtout à des séquences de grand n'importe quoi (le gamin qui fait du kung-fu...), Eli Roth revient en force avec Hostel qui plus est, épaulé par un certain Quentin Tarantino...

Deux étudiants américains font du tourisme en Europe. Ils y rencontrent Oli, un Islandais qui semble avoir les mêmes centres d'intérêt qu'eux, à savoir le sexe et la fête... Ils décident de se rendre en Slovaquie sur les conseils d'un russe qui leur vante l'acceuil sensuel des slovènes. Sur place, tout se passe comme prévu... jusqu'à la disparition de Oli...

Malheureusement, Hostel ne peut que décevoir. Alors qu'il a été vendu comme le plus grand film gore et un des films les plus flippants de ces dernières années, le spectateur a le droit de s'estimé floué devant le résultat... En effet, la mise en place de l'intrigue et des personnages s'étale longuement sur une bonne cinquantaine de minutes sans que quoi que ce soit de déterminant soit révélé (on apprend par exemple que l'un des héros a assisté à la noyade d'une enfant qui l'a traumatisé mais cette information n'a strictement aucune influence sur la suite...) Une fois que les rouages de l'histoire se mettent enfin en branle, on assiste à une bête évasion. Seuls le lieu et les tortures qui y sont infligées en font un film particulier et assez malsain. Mais là encore, alors qu'on nous vendait le film le plus gore de l'année, les séquences saignantes se résument en grande partie aux nombreuses photos vues ici ou là sur le net. Et hormis quelques plans somme toute très rapides, le réalisateur n'insiste pas outre mesure sur l'aspect gore de Hostel. Pas de surprise de ce côté-là donc. Juste une certaine déception...

Après, ne crachons pas dans la soupe non plus : de part ses thèmes et ses partis pris, le film est un des plus extrêmes livrés récemment par la d'habitude très lisse et très propre sur elle industrie du film américaine. Ainsi il y aura du sang (un peu), de la fesse (un peu plus déjà...) et un petit thriller pas trop mal ficelé qui démarre lentement mais divertit plaisamment. Un des aspects les plus réussis de Hostel tient surtout à la réalisation de Eli Roth qui s'avère assez nettement supérieure à celle de son précédent film, Cabin Fever. Il arrive a créer un climat relativement malsain dans sa seconde partie (la première partie ne comptant pas : elle est d'une platitude à toute épreuve !) dans laquelle on découvre toute l'horreur de la situation dans laquelle se sont empêtrés les héros...

Bref, Hostel est la preuve qu'un marketing trop appuyé peut aussi bien jouer contre un film qu'il peut le faire sortir du lot. En l'occurence, Hostel promettait monts et merveilles à l'amateur de gore efficace mais la montagne accouche d'une souris... Une grosse souris assez costaude mais une souris quand même...

Ecrit par PetitVer, le Samedi 25 Mars 2006, 17:56 dans la rubrique "Cinéma & DVDs".