L'Exorcisme d'Emily Rose (The Exorcism of Emily Rose) de Scott Derrickson
Le film d'exorcisme est un genre très confidentiel dominé par un seul et unique film, L'Exorciste, considéré par beaucoup comme un chef d'oeuvre (personnellement, je me demande encore pourquoi mais bon, passons...) L'Exorcisme d'Emily Rose innove en proposant une approche radicalement différente de ce dernier...
Suite à un exorcisme raté et aux souffrances corporelles qu'elle s'est elle-même infligée, Emily Rose est décédée d'épuisement total. Mis en cause, le père Moore qui a conduit l'exorcisme est traduit devant la justice pour néglicence ayant entraîné la mort d'autrui. Ce procès qui va donner la parole à différentes personnes donnant chacune leur point de vue sur l'affaire va se transformer en combat idéologique entre deux manières bien différentes de voir les choses...
L'Exorcisme d'Emily Rose est un film risqué dans le sens où confronter deux genres aussi éloignés l'un de l'autre que le film de procès et le film d'épouvante était difficilement imaginable. Sur le papier, le principe qui relevait plus de la gageure qu'autre chose se révèle étonnamment convainquant une fois le film sous les yeux. Bien que fonctionnant selon des codes et des rythmes totalement différents, ces deux genres se marient harmonieusement dans L'Exorcisme d'Emily Rose. Les scènes de tribunaux grâce à des personnages intéressants et bien écrits (le procureur très croyant, l'avocate agnostique...) introduisent judicieusement les faits antérieurs à la mort d'Emily sous forme de flashbacks tandis que les scènes dépouvante remplissent parfaitement leur office et donnent parfois froid dans le dos. Avares en effets tape-à-l'oeil (mis à part quelques effets spéciaux assez réussis au début), ces scènes communiquent impeccablement le malaise qui pourrait découler d'une telle situation tout en se pliant aux passages obligés du genre (contorsions diverses, languages et voix étranges, automutilation...)
Mais la réussite de ces scènes est à mettre en grande partie au crédit de l'interprète d'Emily Rose, Jennifer Carpenter, qui est réellement impressionante dans son rôle. Exit Linda Blair dont le jeu outrancier n'était pas aidé par la tonne de maquillage qui lui était aposée. Jennifer Carpenter réalise une performance incroyable : elle hurle et se débat avec une énergie presque surnaturelle et se contorsionne de manière totalement improbable (la scène dans laquelle son ami se réveille et constate qu'elle n'est plus dans son lit est assez stupéfiante) Bref, c'est elle la véritable révélation de L'Exorcisme d'Emily Rose, le reste étant de facture somme toute assez classique. La réalisation est sans surprise mais a le bon goût de ne pas éxagérer les effets spéciaux et surtout de ne pas imposer au final un point de vue par rapport à l'autre. Une absence de prise de position en accord avec le sujet.
Bonne petite surprise de cette fin d'année, L'Exorcisme d'Emily Rose sort des sentiers battus afin de défricher avec succès une voie encore inexplorée jusque-là. Un film différent qui mérite grandement d'être vu...
Ecrit par PetitVer, le Lundi 26 Décembre 2005, 21:32 dans la rubrique "Cinéma & DVDs".
Réactions
LENARRATEUR
26-12-05 à 22:28
Je te toruve un peu sevère quant au premier opus de 1973...surtout que tu ne semble pas l'avoir grandement compris ni apprécié...dommage car il recèle beaucoup plus de choses que l'on ne pourrait le croire...et pour cause je suis un passionné de ce film
Par contre je suis dac avec toi pour le nouveau emilly rose....
Bien à toi
Artur
http://arturmathieu.joueb.com
qui sait peut etre un jour tombera tu sur un de mes articles quant à l'exorciste et à ses suiste, ou à une de ces periodes ou j'aime bien refaire vivre le film sur mon site
a+!!!
artur
PetitVer
26-12-05 à 22:47
J'ai vu l'Exorciste pour la première fois à 16 ans et je l'ai revu il y a peu lors de sa ressortie en salles mais rien n'y fait : je ne l'ai jamais trouvé ni effrayant ni choquant ni quoi que ce soit, juste soporifique ;) Disons que je n'ai pas spécialement envie de me l'infliger une troisième fois pour voir si je me suis trompé les deux premières mais ça m'intéresse de lire des articles dessus ;)
Re:
LENARRATEUR
26-12-05 à 22:51
la psychologie du démon, le bien, le mal, les doutes, la raison de la solitude humaine...tout autant de thèmes traités dans le premier opus...et plus ou moins développés (ou ignorés....) dans les suites...le tout est de ne pas rester cloisonné et d'essayer de comprendre...perso, aucun film ne m'a laissé indifférent, sauf si son histoire ne tiens pas du tout la route (ex de freddy vs jason qui est certes un excellent divertissement mais un film d'horreur nul ...dont les effets speciaux sont tres mal utilisés et ou le minimum de réel auquel on devrait toujours pouvoir s'accrocher dans un film ne reste qu'un...rêve...
a+
artur
PetitVer
26-12-05 à 23:04
Attention, je ne dis pas que l'Exorciste m'a laissé indifférent (c'est clair que l'indifférence est finalement la pire chose que l'on puisse éprouver vis-à-vis de quelque chose ou quelqu'un...) mais m'a profondément ennuyé. Je ne saurais te dire exactement pourquoi puisqu'il faudrait pour ça que je le revoie ;) En plus de ça, la religion et moi, ça fait deux donc si en plus, c'est traité de manière grand-guignolesque (ce n'est que mon avis ;) ), je n'accroche pas du tout...
Re:
LENARRATEUR
26-12-05 à 23:08
Justement la religion n'est traitée de manière grandiloquente que pour ceux qui se seront ennuyés pendant la projection du film
or et de façon objective, et ce dans tous les exorcistes, meme les plus nuls de la série, la religion n'est jamais traitée de façon grandiloquente...au contraire elle est carrément humanisée...la seule grandiloquence qui puisse etre trouvée dans ce film est celle du démon...
artur
PetitVer
26-12-05 à 23:20
Bah justement, le diable ou le démon (peu importe son nom) fait à priori partie de la religion également mais ils ne pouvaient pas représenter les forces du bien de manière grand-guignolesque car elles en auraient perdu toute crédibilité. Pour résumer, j'ai l'impression que le mal est toujours montré de manière outrancière tandis que le bien est toujours beaucoup plus posé (signe de sagesse ?) Et je trouve aussi que beaucoup trop de films reproduisent ce schéma : le malin en fait toujuors des tonnes. Hors à ce niveau, Emily Rose est beaucoup mieux équilibré à mon avis...
Re:
LENARRATEUR
26-12-05 à 23:28
Je ne sais pas si l'equillibre est mieux ou non...mais la question mérite d'etre posée et j'y reflechirai, je suis d'accord avec toi sur ce dernier point...mais la religion n'inclues pas àmon avis le mal...mais c'est encore subjectif...!!!!
on peut y passer des heures....hi hihi...
merci toi!
artur
PetitVer
26-12-05 à 23:49
Pour moi, la notion de bien et de mal est indissociable de la notion de religion mais comme tu dis, on pourrait y passer des heures à parler de ça ;)
Et merci à toi aussi ;) Ca fait toujours plaisir d'avoir une discussion argumentée avec quelqu'un :)
Re:
LENARRATEUR
27-12-05 à 00:01
Avant de penser religion, tenter de définir ce qu'est le bien et le mal en observant les solutions proposées par les films...le doute, la colère, l'entetement et les autres (je vais pas tous les citer hi hi hi) sont les enfants du mal...la betise...par exemple aussi, l'egoisme...idem...le mensonge, le fait d'etre perfide, manipulateur...
Et apres tout ça tu as le mal abslolu incarné par monsieur le diable et tout le tralala...mais au départ tu as forcement ces elements...je pense que c'est idem dans emilly rose...le mal ne viens pas comme ca...ou alors le film est foireux...mais ne me dis rien je vais le voir cette semaine, forcement j'ecrirai un article dessus que je te dédierai...
passe une bonne fin de soirée!!
artur qui pense que le mal absolu n'existe pas ...il est dur de réunir tout ca en une seule personne...non? (euh remarque un peu foireuse et reflexion pas menée a terme, merci de ne pas en tenir compte...)