Le Repaire du Petit Ver

Batman Begins de Christopher Nolan

Film le plus attendu de l’année pour moi, Batman Begins est enfin sur les écrans français. Difficile de passer à côté vu la publicité qui est faite autour (il y a deux mois, on voyait déjà des pubs sur internet), difficile aussi d’ignorer un des castings les plus incroyables depuis longtemps (juste derrière Sin City). Bref, le nouveau film de Christopher Nolan était légèrement attendu au tournant.

Ayant assisté à la mort de ses parents étant enfant, le jeune Bruce Wayne fait le serment de débarrasser la ville de Gotham de la corruption qui y règne en maître absolu. Pour cela il parcourt le monde et approche toutes sortes de criminels afin de les comprendre pour meux les combattre. Il est alors repéré par Ra's Al Ghul qui dirige un ordre qui se voue également à l’éradication du mal. Bruce Wayne entre dans cet ordre et y suit l’instruction de Henri Ducard avant de les quitter car leurs méthodes ne lui convenaient pas. Il est temps pour lui de revenir à Gotham…

Tout le monde connaît déjà l’histoire de la transformation de Bruce Wayne en Batman, la mort des ses parents et tout ce qui s’en est suivi mais on ne connaissait jusqu’à présent pas le parcours de Bruce Wayne depuis son tragique accident. La grande qualité du script de David Goyer (Blade au cinéma, c’est surtout lui) est de s’attarder justement sur l’entraînement qu’il a pu subir avec une alternance entre le passé et le présent particulièrement réussie. A la différence des autres films où Batman apparaissaient comme un surhomme solitaire à la limite du surnaturel (chez Burton) ou plus simplement comme un bouffon (dans les bouses de Schumacher), ici, il apparaît comme un simple homme qui a décidé de se transcender afin d'atteindre son but, ce qui le rend bien plus proche finalement de ce qu’il est dans les comics. Ainsi, Bruce Wayne est logiquement particulièrement athlétique mais ne peut se passer de l’aide de tiers (le sergent Gordon…) et commet forcément des erreurs à ses débuts (sa première sortie nocturne est assez drôle d’ailleurs), bref, il est humain.

Là où le script est également malin, c’est dans l’icônisation rapide du personnage de Batman qui devient littéralement et par la force des évènements, si l’on peut dire, la terreur des criminels. Le discours tenu sur la peur dans le film est donc cohérent vis-à-vis de l’Epouvantail qui est un des vilains du film mais également vis-à-vis de tout ce que représente Batman. Et la réalisation de Christopher Nolan met en valeur tous ces aspects : la peur, la dimension icônique du justicier, l’aspect humain et fragile de Bruce Wayne… Seul petit regret : un manque de lisibilité lors de certaines scènes de combat filmées de façon trop rapprochée. Ultime atout de taille : le casting impeccable et extraordinaire au service du film. Christian Bale est sans aucun doute le meilleur Batman vu au cinéma, de même pour Michael Caine dans le rôle d’Alfred ou encore Gary Oldman (qui ne joue pas une pourriture pour une fois) dans le rôle du sergent Gordon. Tous sont impeccables.

La Warner misait gros sur le redémarrage de la franchise après les naufrages artistiques de Batman Forever et Batman & Robin. Les gros pontes des studios peuvent souffler : il s’agit probablement de la version cinéma la plus fidèle au matériau d’origine (même si David Goyer s’est permis le luxe de réserver des petites surprises aux fans.) Indispensable donc pour tout fan du héros encapé, Batman Begins est une jolie réussite dont on attend la suite avec impatience.

Ecrit par PetitVer, le Jeudi 16 Juin 2005, 14:35 dans la rubrique "Cinéma & DVDs".