De l'ombre à la lumière (Cinderella Man) de Ron Howard
Au pays des tâcherons sans réelle vision d'Hollywood, Ron Howard serait roi... ou au moins ministre... Le petit Richie Cunnigham n'a pas changé : toujours aussi effacé derrière son sujet avec l'angoisse permanente de décevoir le public. Résultat : des films en général fades parfois sauvés par leurs acteurs. Comme ce De l'ombre à la lumière qui repose en grande partie sur les épaules de Russell Crowe...
James J. Braddock était avant la Grande Dépression un des grands espoirs de la boxe. Après le crash, sa vie et celle de sa famille comme celle de quinze millions d'américains se compte en cents. Pour vivre, il participe à des combats qu'il perd malheureusement à cause notamment de multiples blessures à la main. Jusqu'au jour où son ancien entraîneur réussit à lui obtenir un ultime match...
Le gros problème de De l'ombre à la lumière vient de son réalisateur qui s'il a réussi à se surpasser parfois, reste la plupart du temps désespérément classique. La réalisation de Ron Howard manque singulièrement d'envergure et de point de vue. Il multiplie en effet les points de vue (caméra plantée hors ring en contre-plongée pour les spectateurs, caméra subjective pour les boxeurs...) sans jamais en favoriser un plutôt qu'un autre. En résulte un manque d'implication émotionnelle et d'intensité qui fait qu'on regarde sans vraiment trembler pour le héros. Les bonnes idées sont finalement de l'ordre du fugitif voire même du subliminal : les flashes des photographes qui aveuglent les boxeurs et rythment les combats, les images des côtes de Braddock quand celui-ci se les fait fracturer... De bonnes idées donc qui tirent la réalisation vers le haut mais qui restent malgré tout anecdotiques.
Le véritable intérêt de De l'ombre à la lumière vient avant tout de la reconstitution historique fidèle mais un peu trop elliptique (on passe de la gloire à la misère en un battement de cil et sans explications autres qu'un bête carton qui nous dit combien d'années se sont écoulées...) et encombrée d'une sous-intrigue peu intéressante. Les acteurs sont eux aussi extraordinaires, en particulier Paul Giamatti en entraîneur au bon coeur et surtout Russell Crowe qui cherche manifestement à entamer une collection de petites statuettes dorées. De l'ombre à la lumière rappelle Un homme d'exception également de Ron Howard : un film classique aux mécanismes éprouvés mais à l'interprétation brillante. Sa performance est comme d'habitude bluffante et atteint des sommets quand James J. Braddock touche le fond. Reste une histoire touchante qui montre qu'il ne faut jamais arrêter de se battre. Dans tous les sens du terme...
Si De l'ombre à la lumière ne risque pas de porter atteinte à des films comme Ali ou Million Dollar Baby à cause d'un manque évident de passion, il se laisse cependant suivre avec un plaisir certain (ses deux heures trente passent comme une lettre à la poste) Mais avec un réalisateur un peu plus courageux et moins classique, il aurait pu être plus que ça.
Ecrit par PetitVer, le Mardi 20 Septembre 2005, 01:36 dans la rubrique "Cinéma & DVDs".
Réactions
le posteur masqué
22-09-05 à 22:28
si t as pas été ému t as rien compris
PetitVer
23-09-05 à 00:16
Ah là là, je ne devrais même pas répondre aux commentaires puérils du genre "moi, j'ai raison et si t'es pas d'accord, t'es nul" mais je suis un grand naïf et je crois encore que la plupart des gens ne sont pas foncièrement stupides et peuvent toujours s'améliorer...
Donc pour revenir à ce que tu dis, je ne vois pas où tu as lu que je n'avais pas été ému puisque, je cite, "sa performance est comme d'habitude bluffante et atteint des sommets quand James J. Braddock touche le fond. Reste une histoire touchante qui montre qu'il ne faut jamais arrêter de se battre. " Reste que ces moments sont trop rares et peu mis en valeur par la réalisation...
Comme quoi, si t'as pas lu, t'as rien compris ^-^
Re: le film de ron howard
le posteur masqué
26-09-05 à 13:20
Bonjour,<br />J'ai vu ce film hier, bon les violons dès les premières secondes ... On est censé sortir son mouchoir d'office (un peu un réflexe pavlovien)!<br /><br />Sinon, j'ai trouvé que c'était un film super dans la catégorie " ciné du dimanche soir avec son vieux papa".( je rentrais dans cette catégorie)<br />Et puis, j'ai sorti mon mouchoir : même quand c'est de la grosse artillerie sirupeuse US, c'est toujours aussi délicieux de pleurer au cinéma...<br />
Re: Re: le film de ron howard
PetitVer
26-09-05 à 14:01
Justement, à part la scène dans laquelle Braddock se rend à la fédération de boxe, j'ai trouvé que le film manquait d'émotion... Peut-être est-ce du au caractère elliptique du film. Peut-être est-ce du à l'aspect préfabriqué des films de Ron Howard qui ne m'ont jamais retourné. Pour moi, c'est un film somme toute anecdotique.
Et pour prouver à tout le monde que je ne suis pas sans coeur, une petite liste des films qui m'ont ému : Le Tombeau des lucioles, Un Monde parfait, Romeo + Juliette... Garantis sans sucre ajouté, ceux-là ^-^
?
TARKOVSKI
28-09-05 à 11:50
Alors toi t'a des vraies références cinématographique !
Ok pour le tombeau des lucioles et pour les reste essayez de regarder des films d'avant 1990 ça vous ferais du bien, vous diriez moins de conneries
J'adore les "critiques" cinématographiques de gens, manifestement, incultes en cinéma qui veulent se donner un genre
TATTI, RENOIR, GUITRY, LANG, FELLINI on encore CAPPRA, essayer ça fait pas (de) mal
Vous connaissez le vieille adage: La culture et la confiture ? Arrêter la confiture les garçons c'est mauvais pour le cholestérol.
Ps : Aller censure pour me prouver ton inculture manifeste !
.
PetitVer
28-09-05 à 12:22
D'une, j'utilise les références que je veux utiliser et qui, j'estime, parleront le plus aux gens. De deux, parce que je n'ai pas les mêmes goûts que toi signifie-t-il forcément que je suis inculte ? Belle preuve de tolérance... De trois, je suis loin d'être inculte en cinéma puisque je possède une maîtrise en cinéma (et il serait difficle d'arriver jusque-là sans connaître, les classiques, tu ne penses pas ?) Je n'écris pas ce blog pour faire étalage de ma culture (pas comme certains, suivez mon regard...) ou pour me prendre la tête à pondre une thèse sur chaque film que je vois.
Toi qui aime les adages, laisse-moi t'en citer un : il vaut mieux la fermer et passer pour un con que l'ouvrir et ne laisser aucun doute à ce sujet... ^-^ A bon entendeur...
PS : pourquoi te censurer puisqu'à critiquer sans savoir, tu te ridiculise tout seul, mon grand ^-^
Re:
le posteur masqué
29-09-05 à 10:40
Aller le prends pas mal, si ta maitrise de cinema ne te ser qu'a ecrire des absurditers sur un blog j'en suis vraiment désolé!
O Toi l'erudi, toi qui connai si bien le cinema et tout c'est classiques tu fais quoi en se moment ?
Bah rien j'en suis sur, comme toutes c'est personnes fade et sans interet qui on cru a un moment avoir un quelquonque dont !
Aller un adage
PetitVer
29-09-05 à 12:03
J'ai autre chose à faire que de répondre aux messages haineux d'un anonyme qui pète plus haut que son cul et qui a décidé de faire chier le premier venu donc maintenant il y aura de la "censure" si ça continue.
Visiblement tu n'as rien compris à ce que je veux faire avec mon blog, tu détiens la vérité universelle et tout le monde doit se plier à ton avis... Désolé mais les cons dans ton genre, je n'en connais déjà que trop et je me passerai donc volontiers de ta compagnie ici...