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Le Repaire du Petit Ver

Un peu de tout et de rien. En fonction de mon humeur, vous trouverez des textes sur le cinéma, les bandes dessinées, les jeux vidéos, les livres, ma vie (si j'ai quelque chose d'intéressant à dire), mes coups de gueule... Parfois même rien si je n'ai pas envie.

Le Repaire du Petit Ver

The Descent de Neil Marshall

Et si après l'Espagne, le renouveau du film d'horreur passait par la Grande-Bretagne ? Après un Creep franchement sympathique, voici que débarque le second film du réalisateur du mésestimé et fun Dog Soldiers. Au programme de The Descent, trouille et gore à tous les étages.

Sarah qui a tragiquement perdu son mari et sa fille de cinq ans dans un accident de voiture un an auparavant est invitée par des amies à faire de la spéléologie dans les Appalaches. Les six jeunes femmes, pourtant rompues à ce genre de pratique, se retrouvent bloquées par un éboulement plusieurs dizaines de mètres sous terre. Très rapidement, Sarah commence à voir et à entendre des choses bizarres dans le noir...

Neil Marshall annonce tout de suite la couleur avec une scène choc qui survient très rapidement et dont la présence indique que l'on peut s'attendre à tout dans The Descent. Pendant un petite demi-heure, il endort ensuite la vigilance (et les nerfs) des spectateurs avec des dialogues d'une banalité crasse tandis que les exploratrices se préparent à ce qu'elles pensent être une ballade de santé. Cela lui permet également d'ancrer le film dans une réalité proche de la notre avant de le faire basculer dans l'horreur pure. Dès que la descente dans la grotte commence, la tension et le stress commencent à grimper en flèche pour ne plus redescendre un instant jusqu'au générique de fin... The Descent joue en effet sur toutes les peurs les plus primaires de l'homme : peur du noir, du vide, de l'inconnu, du sang, des espaces exigus (claustrophobes, passez votre chemin ^-^)... La majorité du film se déroulant dans le noir quasi-total (à quelques exceptions prêtes, les seules lumières proviennent des lampes des personnages) fait tout d'abord penser à Pitch Black. Mais là où le film de David Twohy mettait en scène un tueur sanguinaire dans un monde de science-fiction, les héroïnes de The Descent sont des femmes comme on peut en croiser au coin de la rue. En cela, le film de Neil Marshall est d'une radicalité à toute épreuve : en les faisant ramper dans des boyaux tout juste assez étroits pour les laisser passer et en les entourant à tout moment d'une obscurité impénétrable d'où l'on ne sait jamais ce qui peut surgir, il fait naître une angoisse poisseuse qui ne nous quittera qu'à la fin de la projection.  

Si au début du film, Marshall se laisse aller à faire sursauter le spectateur à l'aide de ficelles bien connues, par la suite, la peur naît d'éléments beaucoup plus subtils : l'apparition fugitive d'une ombre qu'on pense avoir imaginée dans un recoin d'un plan, des évènements vus à travers une caméra vidéo (on peut penser au Projet Blair Witch ou encore à La Maison de l'horreur) ou des créatures terrifiantes (leur première véritable apparition est énorme). A l'instar de Creep, les créatures de The Descent sont beaucoup trop humaines et en même temps beaucoup trop étranges (elles font parfois penser aux Aliens du film du même nom) pour ne pas provoquer de malaise. Une des autres grandes qualités du film tient au casting qui regroupe des actrices totalement inconnues mais non moins talentueuses. Personne n'est donc à l'abri des fameux crawlers et on ne sait pas qui va mourir et qui va survivre jusqu'à l'instant fatal... Instant fatal en général généreux en hémoglobine. On ne meurt pas proprement dans The Descent : les créatures n'ont que leurs dents et leurs griffes tandis que les héroïnes se défendent comme elles peuvent, avec leurs piolets ou encore des pierres. Bref, si la vue du sang vous horrifie, passez votre chemin. C'est gore et sans complexe...

Au final, The Descent, en plus d'être un des films les plus réjouissants de cette année est un grand film d'horreur qui risque de marquer durablement ceux qui l'auront vu. Grâce notamment à une fin d'une noirceur absolue mais aussi d'une logique implacable dont le dernier plan fait particulièrement froid dans le dos... On peut regretter que le cinéma de genre ricain soit si timoré tandis que de ce côté de l'atlantique, des perles comme l'Échine du Diable, Darkness ou The Descent font leur apparition. A voir absolument !

Ecrit par PetitVer, le Dimanche 16 Octobre 2005, 23:07 dans la rubrique "Cinéma & DVDs".

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