Le Repaire du Petit Ver

The Constant Gardener de Fernando Meirelles

Après les favellas de La Cité de Dieu (que je n'ai pas vu malgré tout le bien que l'on m'en a dit...), Fernando Meirelles s'attaque aux intérêts étrangers qui pourrissent l'Afrique. The Constant Gardener est un film politique qui réussi à pointer du doigt certains problèmes...

Le cadavre d'une avocate travaillant au Kenya sur l'implication d'une riche société pharmaceutique sur la population locale est retrouvé au bord d'un lac. Il s'agit clairement d'un assassinat mais tout laisse à croire qu'il s'agit d'un crime passionnel. Son époux, tranquille diplomate anglais plus préocuppé par ses plantes que par son travail, va néanmoins découvrir les secrets que cachait sa femme et décider de poursuivre son travail...

Si l'histoire n'est pas excessivement originale (un thriller politique mâtiné de romance post-mortem), elle a en tout cas le mérite d'être remarquablement bien écrite. Du début construit en flashbacks à la fin d'une noirceur inattendue mais logique pour un film destiné au grand public, rien n'est laissé au hasard dans The Constant Gardener. Si le début justement pêche un peu par sa lenteur et sa longueur, c'est surtout pour mieux poser les personnages et les enjeux de ce qui se déroulera par la suite. Mis en images par la superbe réalisation nerveuse à mi-chemin entre un style film documentaire et un style clipesque qui rappelle le récent Domino (toutes proportions gardées bien sûr : ce n'est pas aussi frénétique que dans le film de Tony Scott) de Fernando Meirelles, the Constant Gardener porte certes un regard occidentalisé sur l'Afrique mais un regard apparemment lucide qui n'en sert que mieux un film politique qui dénonce les agissements peu scrupuleux de certaines grosses entreprises pharmaceutiques et n'hésite pas à prendre position.

Enfin, le film repose en grande partie sur les épaules de ses acteurs, tous parfaits et crédibles dans leurs rôles respectifs. Ralph Fiennes est encore une fois irréprochable dans le rôle du diplomate anglais très réservé qui découvre qu'il ne connaissait finalement pas grand-chose de sa femme avant sa mort et décide, mais un peu tard, de prendre les choses en main. Rachel Wiesz pour sa part arrive, par son jeu tout en finesse à nous faire constamment hésiter au sujet de son peronnage : femme adultère prête à tout où véritable sainte, jusqu'à la fin, elle cultivera parfaitement l'ambiguïté du personnage. Les autres acteurs ne sont évidemment pas en reste mais on notera la réapparition d'un acteur que l'on n'avait plus vu depuis un moment, l'excellent Hubert Koundé...

The Constant Gardener est un film qui peine un peu à démarrer mais qui, une fois lancé raconte l'histoire touchante d'un homme qui apprend enfin à découvrir la femme de sa vie... malheureusement après sa mort. Un film émouvant qui malgré quelques clichés et passages obligés mérite amplement d'être vu...

Ecrit par PetitVer, le Vendredi 30 Décembre 2005, 23:39 dans la rubrique "Cinéma & DVDs".