Le Repaire du Petit Ver

Revolver de Guy Ritchie

Après un film mineur avec Madonna, Guy Ritchie s'est décidé à revenir au genre qu'il apprécie tant : le film d'arnaque. Mais ses antécédents ne laissaient pas imaginer qu'il pût se planter à un tel point. Malgré des critiques assassines, on va donc voir Revolver en espérant un film dans la veine de Snatch...

Incarcéré pendant sept longues années à la place de Macha, un petit caïd, Jake Green a appris de deux de ses co-détenus passés maîtres dans l'arnaque et le jeu comment gagner invariablement au jeu. Deux ans après avoir recouvré la liberté, il amasse une petite fortune. Jusqu'au jour où deux escrocs lui proposent de le protéger de son ancien employeur contre tout son argent. Dans le même temps, ayant apparemment contracté une maladie rare, Jake apprend qu'il ne lui reste plus que trois jour à vivre...

Revolver est un grand film schizophrène. On pourrait presque en tirer deux films différents tant ses deux parties sont aux antipodes l'une de l'autre. Ainsi, durant la première heure, il s'agit d'un polar somme toute classique dans le style de Snatch et Arnaques, crimes et botanique mais sans l'humour qui caractérisait ces deux derniers. Revolver est d'un sérieux à toute épreuve (bon, à part le coup du gars qui tombe du mur avec le fusil à pompe ^-^ ) et paraît bien à l'aise dans ses pompes de film noir... Jusqu'à ce que la dernière heure démarre. Là, c'est véritablement une catastrophe. Revolver devient alors une sorte de thriller psychologique pompeux (les personnages dissertent pendant de looooongues minutes en voix off), incompréhensible et filmé avec les pieds (vive les filtres bleu dégueulasse !) Bref, ce qui peut passer pour un effet de style au premier abord se révèle finalement véritablement indigeste.

On ressort donc de Revolver avec la désagréable impression que Guy Ritchie a réalisé ici un film infiniment prétentieux dans le but de s'acheter une certaine respectabilité là où beaucoup ne voyaient en lui qu'un amuseur public. Il y a volontairement du Tarantino (Pulp Fiction, Kill Bill), du Fincher (Fight Club) ou du Scorsese (Casino) dans ce Revolver mais ces références ne sont pas digérées, simplement régurgitées sans véritable réflexion... On ne retiendra, une fois sorti de la salle, que l'interprétation toujours sans faille de Ray Liotta et le charisme de Jason Statham (destiné à être grand un jour... s'il apprend à mieux choisir ses projets) ainsi qu'un personnage de tueur décalé franchement original et quelques gunfights impeccablement filmés.

Si vous entrez dans la salle en pensant aller voir le nouveau Snatch, attendez-vous à être cruellement déçus. Revolver est un film double aussi sympathique au début qu'il peut être imbuvable par la suite... Une déception.

Ecrit par PetitVer, le Samedi 1 Octobre 2005, 14:57 dans la rubrique "Cinéma & DVDs".