Otage (Hostage) de Florent-Emilio Siri
Immédiatement après les évènements du 11 septembre 2001, Bruce Willis avait juré qu'on ne le reverrai ô grand jamais plus un flingue à la main dans un film. Adieu donc Die Hard 4. Heureusement, les gens ont la mémoire courte et l'ami Bruce a fini par revenir sur sa décision. Et en guise de hors d'oeuvre en attendant les nouvelles aventures de John McClane, voici venir Otage, un film d'action sec et violent...
A la suite d'une prise d'otage désastreuse au cours de laquelle il n'a pas su prendre les bonnes décisions, le négociateur Jeff Talley décide de se retirer dans une petite ville où il exerce en tant que chef de la police locale. Quand un groupe de jeunes délinquants décide de voler une riche famille du coin, les choses tournent mal et le braquage devient une prise d'otage. Talley laisse l'affaire au comté mais un groupe armé inconnu prend sa famille en otage car dans la maison assiégée se trouve un document compromettant sur lequel il veut absolument mettre la main...
Dès le début du film, le ton est donné : c'est simple, Siri fait tout ce qu'il est d'ordinaire interdit dans les films américains. Ainsi, dans les premières minutes du film, on voit un enfant mourir dans les bras de Bruce Willis, chose improbable dans un film de studio. Mais au moins, les limites sont posées : il n'y en a pas et tout est possible. Parti de ce principe, Siri, fait constamment monter la pression. D'un bout à l'autre du film, le suspense ne faiblit pas un seul instant. Suspense d'ailleurs entretenu par une galerie de personnages haut en couleurs : Talley (Bruce Willis, rarement aussi bon !), hanté par son échec à Los Angeles, joue double voire même triple jeu pour sauver sa famille, les jeunes désemparés et dépassés par les évènements qu'ils ont eux-mêmes provoqués, Mars, un des jeunes, ultra charismatique en sosie psychotique de Trent Reznor et enfin, la menace invisible des ravisseurs de la famille Talley.
Du côté de la réalisation, Florent-Emilio Siri confirme tout le bien qu'on pensait de lui après l'excellent Nid de guêpes (dont le seul défaut est sans doute d'avoir le calamiteux Sami Nacéri au générique) et démontre après Jean-François Richet et son Assaut sur le central 13 que les français aussi peuvent faire de très bons films d'action pour peu qu'on leur en donne les moyens. Otage reste un film de huis-clos un peu à la manière des Die Hard à la différence que cette fois-ci la situation est inversée et que le héros n'est pas immortel. Le film joue donc avec les conventions du genre et se permet même une excursion dans l'épouvante quand Mars poursuit les enfants dans les conduits d'aération.
Bref, Otage est une très bonne surprise grâce à un Bruce Willis totalement impliqué et un Florent-Emilio Siri qui, complètement dans son élément, n'est pas avare en grands moments et en superbes images (Mars avançant parmi les flammes). Le film d'action du moment, rien de moins...
Ecrit par PetitVer, le Dimanche 1 Mai 2005, 22:17 dans la rubrique "Cinéma & DVDs".
