Le Repaire du Petit Ver

Million Dollar Baby de Clint Eastwood

Pour les cinéphiles, chaque nouveau film de Clint Eastwood est un petit évènement même si on craint tout le temps que ça soit son dernier : le monsieur a largement dépassé les 70 ans. Et à chaque fois, même pour des films plutôt mineurs (Créance de Sang par exemple), on prend un plaisir immense et on constate qu'Eastwood est toujours énergique. Million Dollar Baby ne déroge pas à la règle.

Frankie est un entraîneur qui enseigne le noble art (c'est eux qui le disent ! ^-^) de la boxe. Depuis plusieurs années, il traîne derrière lui un certain nombre de casseroles qui font qu'il n'arrive plus à pendre de risques et, du coup, perd son dernier poulain. Quand Maggie arrive pour lui demander de l'entraîner, il refuse net, arguant qu'elle est une fille et qu'elle est trop âgée mais elle s'incruste malgré tout dans son gymnase. Par entêtement, elle va finir par arriver à ses fins : Frankie la prend sous son aile...

Million Dollar Baby fait partie de ces films qui n'ont pas volé leurs oscars (suivez mon regard ^-^) Le fait qu'il soit tiré d'un roman donne déjà un cachet certain à l'histoire, certes déjà vue (on pense un peu à Girlfight même si Million Dollar Baby ne boxe pas dans la même catégorie) dans sa première partie mais servie par des personnages riches et complexes et surtout impeccablement interprétés. Eastwood est comme d'habitude incroyable, Morgan Freeman, particulièrement juste et Hilary Swank (une excellente actrice, qu'on ne voit pas assez souvent à mon avis) impressionne physiquement. Dans sa seconde partie dont je ne déflorerai pas les tenants et aboutissants, Eastwood filme les faits avec une retenue, une pudeur et une intelligence rare. C'est émouvant sans jamais tomber dans le mélodrame sirupeux.

Million Dollar Baby, au final, traite, comme la plupart des derniers films d'Eastwood, du rapport à la mort et de comment chacun fait face à sa façon. On sent qu'Eastwood, à la manière des personnages qu'il joue se questionne à ce sujet et explore différentes possibilités et manières de l'approcher. On pense notamment dans ce dernier film à la manière dont Frankie aborde la religion : avec foi mais avec un certain cynisme et une certaine distance. Eastwood de par ce thème signe un film universel qui parle à tout le monde. Bref, comme j'ai eu l'occasion de le lire quelque part (je ne sais plus où -_-'), "Eastwood touche au coeur". Et là, tout est dit, il n'y a rien à ajouter...

Ecrit par PetitVer, le Vendredi 1 Avril 2005, 23:03 dans la rubrique "Cinéma & DVDs".