Man on Fire de Tony Scott
Séance de rattrapage. Revu il y a peu en DVD, Man on Fire reste pour moi un des films les plus impressionnants de l'année dernière. L'histoire, tirée d'un livre et déjà adaptée au cinéma laissait craindre un énième film d'action mais c'était sans conter sur le traitement sans concession imposé par Tony Scott, le petit frère de Ridley...
Creasy est un ancien militaire des forces spéciales spécialisé dans l'assassinat entre autre. Alcoolique, hanté par ce qu'il a pu faire par le passé, le suicide est devenu pour lui une option tout à fait envisageable. Le jour où l'un de ses amis, lui aussi ancien militaire, lui dégotte un job de garde du corps pour une petite fille à Mexico, il commence à reprendre goût à la vie. Entre Creasy et la petite Pita se tissent peu à peu des liens affectifs. Jusqu'au jour où celle-ci est enlevée sous ses yeux sans qu'il ait pu faire quoi que ce soit...
Man on Fire est construit en deux parties bien distinctes mais indispensables l'une à l'autre car inextricablement liées par une relation de cause à effet. Durant la première heure d'exposition, Tony Scott expose donc les failles de son personnage principal (alcoolisme, envies suicidaires, froideur, remords...) : Creasy n'est pas un tueur sans âme. A vrai dire, on ne se doute alors pas vraiment de ses capacités. Et il y a aussi la petite Pita, incroyable Dakota Fanning qui époustoufle bien avant La Guerre des mondes. C'est elle qui arrive à fissurer la carapace que s'est forgé Creasy. Comme le dira plus tard le personnage de Christopher Walken, c'est Pita qui lui a "montré qu'il avait encore le droit de vivre" Dans la seconde partie, quand Pita lui a été enlevée, Creasy se révèle un tueur sans merci (encore que, pas tout à fait puisqu'il exauce le dernier voeu d'un condamné) et va jusqu'au bout de sa vengeance. La scène pivot dans laquelle il obtient l'accord de la mère ("tuez-les tous") entre ces deux parties est particulièrement émouvante...
Rarement film d'action hollywoodien aura été aussi extrême dans sa violence. Non pas qu'elle soit graphiquement insoutenable mais Man on Fire impressionne là où The Punisher s'est complètement planté la même année. Creasy y est un véritable ange de la mort qui la répand allègrement pour une bonne cause comme si cela pouvait l'absoudre de tout ce qu'il a pu faire auparavant. Creasy semble chercher une absolution dans la quête de ceux à l'origine de l'enlèvement de Pita tout en s'enfonçant plus profondément encore dans ses péchés. La profusion de symboles (la balle qui ne part pas, la symbolique du pont à la fin...) accrédite cette hypothèse. Finalement, la seule chose qui peut rebuter dans Man on Fire serait la réalisation ultra clipesque (mais c'est un peu la marque de fabrique des frères Scott ^-^ ) : il y a une certaine hystérie qui colle parfaitement à la confusion mentale de Creasy et aux scènes d'action mais qui dessert les scènes plus posées... Mais bon, un réalisateur qui utilise une bonne demi-douzaine de chansons de Nine Inch Nails dans son film ne peut pas être franchement mauvais ^-^
Man on Fire est clairement un excellent film d'action comme on aurait à peine pu le rêver il y a quelques années de cela... Extrême, violent mais aussi émouvant et réflexif (si si, je vous jure ! ^-^ ), il permet au toujours impeccable Denzel Washington de trouver là un de ses meilleurs rôles. A conseiller définitivement.
Ecrit par PetitVer, le Jeudi 13 Octobre 2005, 04:18 dans la rubrique "Cinéma & DVDs".
Réactions
Java
13-10-05 à 15:01
tout à fait d'accord moi aussi j'l'ai matté en dvd un peu suspicieux au début, le coup du mec qui fait sa propre justice je cautionne moyen...
mais le film est vraiment bien...bien tourné pas de défaut...si ce n'est ce petit discours sur la justice
Et puis Denzel Washington donne l'impression de reussir à rendre tout bien même s'il jouait dans le pire nanard il en ferait un truc potable.
Re:
dracul
14-10-05 à 18:58
les pistes de NIN sont particulièrement bien choisies. surtout celles ou denzel est prêt à se coller une balle dans la tronche . une chanson qui parle de suicide ( par balle qui plus est )
esthètique très soignée pendant cette scène. d'ailleurs moi aussi j'etais en train de boire un jack daniel's ( plutot moyen je sais mais fallait la finir ) en voyant cette scene =)))