Les Chevaliers du ciel de Gérard Pirès
Il y avait de quoi être inquiet : Gérard Pirès aux commandes d'une adaptation pour le cinéma d'une célèbre série télévisée des années 60... Tous les éléments étaient réunis pour en faire une nouvelle daube made in France. Sauf que non. Les Chevaliers du ciel est en fait une excellente surprise comme on aimerait en voir plus souvent...
A l'issue d'une démonstration dans un salon d'aéronautique, le pilote qui a effectué les figures prend le large avec l'appareil et disparaît au-dessus de la Mer du Nord. Retrouvé par les pilotes Marchelli et Vallois alors qu'il volait en bénéficiant de la couverture un avion de ligne, il refuse de suivre de les suivre et engage Vallois. Afin de sauver son coéquipier, Marchelli refuse d'obéir à l'ordre qui leur intimait d'abandonner la poursuite et abat le Mirage 2000 volé...
Évidemment, avec un pedigree comportant les compromettants Taxi et Double Zéro, il y avait de quoi prendre peur à l'annonce du projet. Pourtant, sorti de l'ombre de l'ogre Luc Besson et aidé par un excellent scénario, Pirès nous montre qu'il est tout à fait capable de diriger convenablement un film. C'est même un euphémisme quand on voit la qualité des scènes de vol des Chevaliers du ciel : magnifiques, énergiques, virevoltantes, retournantes, enivrantes, elles nous immergent totalement dans le film et nous donnent presque l'impression d'être là-haut avec les personnages. Elles communiquent en tout cas une réelle passion du vol qui nous donne envie d'y aller. Quant au scénario, contrairement à nombre de films d'action hexagonaux, il est particulièrement étoffé avec une vraie histoire (au programme, manipulation politico-financière...), de vrais personnages avec une vraie personnalité, ce qui nous change des personnages uni-dimensionnels de chez Europa Corp... Seul reproche : on est parfois un peu perdus lors de certaines explications un peu techniques mais rien de très grave...
Du côté de l'interprétation, rien à redire non plus : Benoît Magimel joue impeccablement le mec droit et intègre tandis que Clovis Cornillac apporte des touches d'humour bienvenu en incarnant le coureur de jupons Vallois. N'oublions pas la charmante Alice Taglioni à qui on donnerait le bon dieu sans confession... Finalement, le seul véritable défaut des Chevaliers du ciel semble être sa fin quelque peu bâclée. Alors que les séquences de vol s'étalent tout au long du film sur une bonne dizaine de minutes, la poursuite finale dure moitié moins pour un résultat finalement anti-spectaculaire (bref, ça ne pète pas dans tous les sens...) La confrontation entre les deux personnages (on ne dira pas qui pour entretenir le suspense ^-^) aurait pu durer un peu plus et s'appuyer un peu plus sur certaines situations développées auparavant. Rien de rédhibitoire non plus, loin de là mais une impression de "Quoi ? C'est déjà fini ?" un peu déstabilisante.
Les Chevaliers du ciel est un film d'action français que l'on n'attendait pas forcément et qui se révèle être une véritable bonne surprise dont l'intérêt ne se limite pas, loin de là, aux superbes images de vol. A voir en attendant une suite fort probable en cas de succès...
Ecrit par PetitVer, le Mardi 8 Novembre 2005, 02:54 dans la rubrique "Cinéma & DVDs".
Réactions
Java
08-11-05 à 16:09
et si on n'aime les pitits navions ça vaut le coup
PetitVer
08-11-05 à 16:22
Moyen, je dirais : les scènes en l'air font bien la moitié du film ;) Mais j'insiste (comment ça je suis lourd ? ^-^ ) sur la beauté des images en vol qui sont à tomber par terre...