Le Repaire du Petit Ver

Final Fantasy VII: Advent Children de Tetsuya Nomura

Alors que l'annonce d'un long métrage sur l'univers de Final Fantasy VII faisait baver les joueurs accros à la série et qu'une bande-annonce fabuleuse avait attiré l'attention de tous les autres, Final Fantasy VII: Advent Children n'est au final rien de plus qu'un des pires pétards mouillés qu'il m'ait été donné de voir...

Plusieurs années après que Séphiroth eut été mis hors d'état de nuire par Cloud et ses compagnons, la vie a repris mais un mal mystérieux connu sous le nom géostigma atteint une partie de la population. Dans le même temps apparaissent trois rejetons batârds menés par Kadaju et à la recherche de Jénova afin de ressusciter Séphiroth. Leur quête va les mener à Cloud...

Après visionnage, force est de constater que Final Fantasy VII: Advent Children se révèle avant tout être un film principalement destiné aux enfants, voire aux adolescents : pas de sang, combats DBZesques, fin complètement niaise, mise en avant des enfants justement... Alors que Final Fantasy : Les Créatures de l'esprit s'adressait, lui, à des adultes de part ses thèmes et son histoire (et a d'ailleurs été plutôt mal accueilli par les joueurs qui ne comprenaient pas cette ligne directrice plus mature), ici, tout est fait pour satisfaire les fans aveugles. Les combats tellement démesurés qu'ils en deviennent ridicules (les personnages sautent et virevoltent dans tous les sens sans donner l'impression d'être soumis à une gravité quelconque), l'apparition opportuniste de nombre d'éléments du jeu (matérias, Séphiroth, la bande de héros, les invocations, les courses en moto...) ne sont là que pour nourrir le mythe Final Fantasy VII auprès de joueurs qui perdent tout sens critique en entendant le nom de leur série fétiche et, qui plus est, de leur épisode favori.

Si encore la réalisation suivait... Las, si les images de synthèses sont les plus belles jamais vues sur un écran, à la limite du photo-réalisme et si les chorégraphies sont superbement travaillées, la technique a tellement décomplexé le réalisateur que celui-ci fait du n'importe quoi. La liberté accordée par les images de synthèse lui permet de se lâcher mais démontre également que trop de liberté n'est pas toujours une bonne chose... La réalisation est donc à l'image des combats : brouillonne (et vas-y que je fais tourner cinquante fois la caméra autour de l'action jusqu'à ce que le spectateur perde tout repère spatial) et tape-à-l'oeil (et vas-y que j'abuse des effets à la mode comme les ralentis)  et, débarrassé de ces atours clinquants, Final Fantasy VII: Advent Children n'est plus qu'une coquille vide, le scénario étant à l'avenant : complètement abscons. Seuls le design général et les musiques empêchent le navire de sombrer totalement. Au final, Final Fantasy VII: Advent Children est certes une superbe démo technique mais ni plus ni moins et le manque d'implication émotionnelle (à aucun moment on ne tremble pour un personnage...) autre que le bonheur de retrouver des personnages connus pour le joueur qui a terminé le jeu fait qu'on n'y reviendra sûrement pas de sitôt...

Verdict : cruelle déception de la part du studio qui avait enfanté un superbe et envoûtant Final Fantasy : Les Créatures de l'esprit. Final Fantasy VII: Advent Children est au mieux un paresseux épilogue de luxe au jeu du même nom, au pire un produit dérivé sans grand intérêt. Si ce film d'animation permettra peut-être à SquareEnix de se relancer dans les films en images de synthèse, espérons que ce soit à l'avenir pour des projets un peu plus ambitieux et courageux...

Ecrit par PetitVer, le Mardi 18 Octobre 2005, 00:13 dans la rubrique "Cinéma & DVDs".