Enfermés dehors de Albert Dupontel
Après un Bernie furieusement méchant mais qui supporte mal plusieurs visions, un Créateur sympathique mais manquant cruellement de souffle par moments, Albert Dupontel revient avec Enfermés dehors... et confirme que son cinéma est sur la pente descendante...
Un SDF assiste impuissant au suicide d'un policier. Celui-ci laisse derrière lui laisse derrière lui son uniforme. Le sans-abri tente de les ramener au commissariat le plus proche mais se fait très vite rabrouer. Attiré par la promesse de repas chauds à la cantine de la police, il décide alors d'endosser l'uniforme et de se faire passer pour un gardien de la paix...
Malgré tout le bien qu'on peut penser d'Albert Dupontel, il faut bien avouer que son dernier film est un bon gros flop... Autant le réalisateur détonne dans toutes sortes de rôles chez les autres (dans les rôles de composition comme dans les rôles plus déjantés), autant quand il est son propre directeur, ça part dans tous les sens sans grande cohérence... Dans Enfermés dehors, on a l'impression que le film a été pensé d'abord sous forme de scénettes indépendantes avant qu'un fil conducteur ne soit créé pour tenir (mal) tout ça... Pourtant, quelques rares scènes sortent assez nettement du lot (les hallucinations des personnages qui sniffent le contenu du sac rose) mais cela ne suffit pas à maintenir un semblant d'intérêt devant ce truc mal fichu. C'est bien simple : Dupontel n'a tellement rien à dire qu'il use et abuse ad nauseam d'effets de style clipesques sans aucune légitimité par rapport au récit...
D'autre part, on sent le film bricolé avec trois bouts de ficelle mais alors que dans d'autres cas, les réalisateurs arrivent à tirer au maximum parti de leurs moyens, dans Enfermés dehors, ça sonne désespérement creux et mal foutu. On pense au repas dans le réfectoire de la police où des policiers hors-champ demandent à l'un de leurs collègues de se taire. Et pour cause : l'endroit est totalement vide, à croire qu'ils ont même dû faire l'économie de figurants... Quand au message social, il est quasiment inexistant, noyé sous le monceau de scènes absurdes qui nous est servi.... A noter, l'intervention amicale de quelques visages connus (Jackie Berroyer, Terry Gilliam...) Malheureusement, les meilleures intentions du monde ne font pas pour autant un bon film...
Bref, on attendait le meilleur de la part de Dupontel et on a eu le pire... Bref, Dupontel, c'est quand même mieux quand il travaille pour les autres : au moins, il a quelqu'un pour le diriger et freiner ses ardeurs chaotiques. Ce qui n'est définitivement pas le cas ici...
Ecrit par PetitVer, le Vendredi 21 Avril 2006, 01:08 dans la rubrique "Cinéma & DVDs".