Elektra de Rob Bowman
Elektra partait dès le départ sur de mauvaises bases : spin-off du très mauvais Daredevil, toujours avec Jennifer Garner et avec le même producteur, Mark Steven Johnson, on avait de bonnes raisons de s'inquiéter. Le seul espoir résidait encore dans le choix du réalisateur, Rob Bowman, auparavant responsable d'un X-Files : le film tout à fait acceptable et surtout d'un excellent Règne du feu...
Elektra est devenue, après sa résurrection (rappelez-vous dans Daredevil, elle était censée être morte à la fin), une implacable tueuse à gage. Quand elle est engagée pour éliminer un père et sa fille de treize ans, elle fait marche arrière et décide, à contrario, de les protéger. En effet, Abby, la fille en question lui rappelle furieusement sa propre adolescence. Pour cela, Elektra va devoir affronter La Main, une organisation disposant de tueurs aux pouvoirs extraordinaires...
C'est avec ce scénario indigent (Elektra fait à son personnage titre ce que Daredevil a fait au sien : une trahison...) que Rob Bowman a dû se débrouiller pour réaliser un film qui tienne la route. Certes, la mise en images est souvent de bonne facture (quelques très beaux plans) mais le réalisateur filme les combats avec les pieds et abuse jusqu'à la nausée des ralentis et autres effets numériques. Si l'on ajoute à cela des personnages quasiment inexistants (les méchants n'ont que deux ou trois lignes de dialogue et les héros sont blindés de clichés débiles), on obtient un film d'un ennui rare.
Si encore les acteurs pouvaient relever le niveau... Jennifer Garner a une plastique impeccable et semble à l'aise dans les scènes un peu physiques mais fait carrément tâche dans le rôle d'une tueuse implacable : elle est trop lisse, sans aspérités. En passant, son costume dans Daredevil était d'ailleurs nettement plus réussi que dans Elektra...
Bref, un plantage de plus pour Mark Steven Johnson qui devrait arrêter de fusiller ainsi de bons personnages de comics et une déception de la part de Rob Bowman qui nous avait habitué à bien mieux... Ceci dit, à sa décharge, signalons qu'il est nettement plus à l'aise dans les scènes à personnages que dans les scènes d'action or quand on voit l'épaisseur des personnages d'Elektra, tout s'explique...
Ecrit par PetitVer, le Vendredi 11 Mars 2005, 22:05 dans la rubrique "Cinéma & DVDs".