Chicken Little de Mark Dindal
Avec Chicken Little, Disney saute définitivement le pas de la 3D. Exit les films d'animation plus traditionnels : désormais, pour le studio américain, le salut de l'animation passe par des 1 et des 0. Or, quand on voit la qualité d'un Wallace et Gromit : le mystère du lapin-garou et celle d'un Chicken Little, rien n'est moins sûr...
Persuadé qu'un morceau de ciel lui est tombé sur la tête, Chicken Little devient vite la risée de sa petite ville. Un an plus tard, alors qu'il essaie encore de se faire oublier, un film sort sur son "exploit". Afin de prouver à tout le monde et en particulier à son père ce dont il est capable, il s'inscrit au club de baseball local. Mais un évènement d'importance va lui permettre de faire ses preuves...
Et voilà : Disney a définitivement enterré (en ce qui les concerne uniquement, heureusement...) les dessins animés "classiques". Place aux nouvelles technologies et donc à l'image de synthèse tellement à la mode aujourd'hui. De ce côté-là pas de soucis, Chicken Little remplit parfaitement son office avec un univers coloré et soigné même si au final peu original (une petite ville avec des animaux qui parlent... déjà vu...) Mais à trop vouloir soigner la forme, Disney en a oublié que pour avoir un bon film, il faut avant tout une bonne histoire. Or, celle de Chicken Little est au mieux pompée sur la plupart des grands succès cinéma de ces dernières années (on pense beaucoup à Spider-Man et à La Guerre des mondes par exemple...), au pire inexistante. Le réalisateur choisit alors de cacher la vacuité du film sous une hystérie qui fatiguerait le plus énergique des gamins. C'est bien simple, ça hurle, ça court dans tous les sens, ça chante à tue-tête et ce, sans aucun temps mort. Exaspérant...
En parlant des chansons, Disney a sorti le chéquier afin de se mettre encore plus facilement dans la poche les gamins et nous ressort toute une série de vieux tubes chantés par les personnages pour un oui ou pour un non. Comme quoi, la formule mise en place dans Shrek n'est manifestement pas passée inaperçue aux yeux des producteurs de la firme. Ajoutons à cela des auto-citations constantes puantes d'égocentrisme et d'auto-satisfaction (genre Le Roi lion qui n'est vraiment pas leur meilleur dessin animé qui plus est) et Chicken Little se pose en grand champion du recyclage cinématographique : en dehors du design intéressant et du héros qui arrive à nous faire sourire par moments, tout a déjà été fait il y a moins de cinq ans en bien mieux...
Bref, à moins de ne pas avoir passé sa dixième année ou d'aller au cinéma une fois dans l'année, Chicken Little risque de vous ennuyer fermement (dans la salle, un spectateur ronflait d'ailleurs bruyamment mais comment lui en vouloir vu que même moi l'ennui m'a fait lâcher prise pendant quelques minutes ?)
Ecrit par PetitVer, le Mercredi 14 Décembre 2005, 16:06 dans la rubrique "Cinéma & DVDs".