Le Repaire du Petit Ver

Robots de Chris Wedge et Carlos Saldanha

Les films d'animation en images de synthèse envahissent les écrans. Chaque gros studio propose le sien, malheureusement avec plus ou moins de bonheur... plutôt moins d'ailleurs comme en témoigne le récent et soporifique Vaillant. Robots, sans être un échec aussi flagrant que ce dernier n'est pas pour autant un chef d'oeuvre...

Tout dans ce Robots pue le conformisme à trois kilomètres : le scénario est une énième variation du petit génie qui arrive dans la capitale et va se battre pour une cause, on a droit au personnage idiot, hystérique et donc insupportable qui est censé amuser le public (mais faites taire Robin Williams !) et à la bestiole rigolote (comme dans L'Age de glace... des mêmes, tiens, c'est rigolo, ça...) et on n'échappe pas non plus aux gags parodiques (recette gagnante au box office depuis Shrek) ni au final en chanson (comme dans... Shrek, ben ça alors !)

Si encore il n'y avait que ça... Robots est également un monument de film cynique (dans le genre "je me fous ouvertement de la gueule des spectateurs") En effet, le film raconte l'aventure d'un jeune robot qui va se battre contre une méga-corporation qui décide d'arrêter de produire des pièces détachées pour que les robot achètent des mises à jour, c'est-à-dire des nouvelles carcasses à prix d'or. Et ceux qui n'ont pas les moyens finissent à la fonderie et servent de matière première aux carcasses en question. Donc le héros se bat contre l'ultra-libéralisme, les grosses boîtes qui exploitent tout le monde pour se faire des montagnes de fric, noble cause, blablabla... Le problème, c'est que c'est exactement ce que la Fox qui produit Robots fait : elle sert aux spectateurs une soupe déjà servie des dizaines de fois. Seul l'habillage change un minimum. La Fox fait exactement ce que son film dénonce : si ça, c'est pas du cynisme !

Bref, Robots est au pire une insulte à l'intelligence des spectateurs, au mieux, un divertissement passable pour tout ceux qui ont une mémoire cinématographique qui n'excède pas deux mois... Bref, Pixar est tranquille pour un moment : ils sont en situation de quasi-monopole sur le marché de l'animation en images de synthèse intelligente.

Ecrit par PetitVer, le Dimanche 10 Avril 2005, 23:53 dans la rubrique "Cinéma & DVDs".