Braqueurs amateurs (Fun With Dick and Jane) de Dean Parisot
Jim Carrey a toujours été capable du pire (Menteur, menteur, Le Grinch...) comme du meilleur (The Mask, Man on the Moon...) Malheureusement pour nous, Braqueurs amateurs appartient indéniablement à la première catégorie et est sans doute la pire comédie de ce début d'année...
Dick vient tout juste d'être promu vice-président de Globodyne Corp, la société dans laquelle il travaille depuis de nombreuses années... Mais il est loin de se douter que le bonheur sera de courte durée : son patron prend la fuite avec les actions de la boîte, coulant celle-ci et s'assurant dans le même temps une retraite plus que confortable... Dick et sa femme se retrouvent du jour au lendemain sans revenus et commencent à brader leurs possessions pour survivre...
Le titre comme la bande-annonce laissaient supposer que Braqueurs amateurs seraient une joyeuse comédie bien déjantée sur un couple obligé de voler pour vivre mais au final, le concept n'est exploité qu'une poignée de minutes à l'instar du récent et raté Mr. & Mrs. Smith. Tout comme dans le film de Doug Liman, le concept initial donne lieu à quelques scènes rigolotes d'une dizaine de minutes au milieu du métrage mais tout ou presque a déjà été montré dans la bande-annonce, de même que les gags les plus drôles. Même Jim Carrey qui nous a prouvé à maintes reprises qu'il peut être un formidable acteur (Eternal Sunshine of the Spotless Mind, Truman Show...) ne se fatigue pas et se contente du minimum syndical, à savoir, chutes et grimaces mais ses pitreries finissent par lasser... Rien de bien drôle, en définitive...
D'autre part, le discours de Braqueurs amateurs n'est ni plus ni moins qu'une apologie de la société de consommation gerbante... Si l'on en croit le film, on ne peut vraiment être heureux que si on a une grande maison, une bonne à l'accent espagnol, une piscine, une fausse pelouse et une télévision géante.... Finalement, les héros vantent une conception du bonheur basée sur les possessions matérielles (il faut voir le gamin faire son caprice quand ils emmènent la télévision...) et leur quête n'est rien de plus qu'une tentative de récupérer tout ce qu'ils ont perdu. Sous couvert d'une critique de la société de consommation, Braqueurs amateurs est un manifeste pour cette même société : pour être heureux, possédez... Bref, rien ne vaut un bon revisionnage de Fight Club après avoir vu cette purge...
Au final, on s'est encore laissé avoir par une bande-annonce qui promettait monts et merveilles. Braqueurs amateurs brasse beaucoup de vent et se paie même le luxe de retourner l'un de ses principaux arguments (la charge contre la société de consommation) contre lui... Bref, un ratage intégral...
Ecrit par PetitVer, le Jeudi 6 Avril 2006, 01:36 dans la rubrique "Cinéma & DVDs".
