Le Repaire du Petit Ver

L'Honneur du dragon (Tom-Yum-Goomg) de Prachya Pinkaew

Les films de castagne pure ne sont pas les plus représentés aujourd'hui sur les écrans. L'Honneur du dragon (encore un titre français débile en passant...) en est un vrai : scénario et dialogues idiots, réalisation moyenne... Mais ce n'est pas pour ça qu'on y va. On y va pour les combats et de ce côté-là, whaou !

Kham a toujours grandi avec des éléphants destinés peut-être à servir un jour le roi. Le jour de la fête de l'eau, il accompagne son père qui tient à présenter son éléphant aux sélectionneurs du roi, pensant qu'il a toutes les qualités requises. Les sélectionneurs s'avèrent en fait être de vulgaires trafiquants qui enlèvent les éléphants et les envoient à Sydney. Bien décidé à retrouver ceux qu'il considère comme faisant partie de la famille, Kham s'envole pour l'Australie...

Comme je le disais en introduction, L'Honneur du dragon ne brille pas par son scénario ou ses dialogues. Le héros ne dit presque pas un mot de tout le film (normal en même temps, il se trouve dans un pays dont il ne comprend pas la langue...) et quand il ouvre la bouche, c'est soit pour hurler "où est mon éléphant ?" soit pour pousser des exclamations lors des combats. Quant au scénario, la quasi-totalité tient dans le petit résumé juste au dessus : complètement indigent (la grande méchante veut un éléphant pour montrer à tout le monde qu'elle est la meilleure ^-^; ), il enchaîne les séquences plus ou moins réussies sans véritable lien entre elles... On pourra arguer du fait que le film a été remonté pour le marché occidental mais cela n'excuse pas tout... Du côté de la réalisation, rien de transcendant non plus : le metteur en scène filme efficacement et de manière lisible mais ne révolutionne pas le genre. Seule la scène de la montée dans le restaurant façon beat'em all où la caméra tente de suivre le héros comme son ombre innove quelque peu mais dans l'ensemble, la caméra est beaucoup trop molle et éloignée des combats pour que l'effet soit réellement percutant...

En ce qui concerne les combats à proprement parler, si la plupart sont honnètes sans plus (la séquence dans le hangar avec les mecs en roller ou en BMX, la séquence de casage de bras à la fin...), il y a un passage dans L'Honneur du dragon qui est littéralement anthologique. Il s'agit d'une série de combats qui se déroule dans un temple bouddhiste en flammes et qui semble tout droit sortie de la série de jeux vidéo Tekken. Kham y affronte plusieurs adversaires à la suite (un capoeriste, un sabreur et un molosse de 2 mètres de haut pour 150 kilos de muscles) Visuellement c'est superbe : la photo jaune/orangé due aux flammes et les gerbes d'eau soulevées par les combattants en font une scène esthétiquement magnifique. Mais c'est surtout les prouesses martiales qui détonnent : impeccablement chorégraphié, le combat contre le capoeriste est tout simplement un des plus impressionnants vus sur un grand écran depuis longtemps. Trois minutes de pure démesure. En comparaison, les autres confrontations font pâle figure... Pour finir, on regrettera par contre que les séquences oniriques aient été réalisées en images de synthèse d'un mauvais goût ultime. Ca aurait été tellement mieux avec des acteurs en chair et en os...

Bref, Tony Jaa est sans doute possible un des meilleurs sinon le meilleur artiste martial aujourd'hui visible sur un grand écran mais souhaitons-lui de trouver à l'avenir un réalisateur et une histoire dignes de ses prestations sinon, il est probable qu'il finisse par retomber très vite dans l'oubli... Et par pitié, faites qu'il évite de tomber entre les mains de Besson qui récupère et exploite (très mal) tous ceux qui savent mettre des tatanes !

Ecrit par PetitVer, le Lundi 20 Février 2006, 17:42 dans la rubrique "Cinéma & DVDs".