Le Repaire du Petit Ver

Godzilla Final Wars (Gojira: Fainaru Uôzu) de Ryuhei Kitamura

Film sorti à la fin du mois d'août, la distribution de Godzilla Final Wars a été tellement confidentielle sur notre territoire que j'ai bien failli le rater... Failli seulement car j'ai remédié à ça pas plus tard que cet après-midi... ^-^

Alors que Godzilla a été enseveli lors d'un éboulement au pôle sud et définitivement (?) mis hors d'état de nuire, toutes sortes de monstres font leur apparition simultanément aux quatre coins du globe. Mais alors que l'armée Earth Defense Force composée de mutants et chargée de lutter contre ce genre de menace semble débordée, les monstres disparaissent subitement...

D'emblée, il ne faut pas chercher de cohérence dans le scénario de ce Godzilla Final Wars qui n'est qu'un énorme prétexte à un best of de la série du gros lézard atomique mélangé à un film d'action typique de Kitamura. Ainsi, on verra réapparaître à quelques exceptions près une bonne partie du bestiaire des précédents Godzilla tandis que des extra-terrestres vont venir se mêler de tout ça... Comme vous pouvez vous en douter, tout ces éléments mélangés résultent en un joyeux bordel particulièrement jouissif. Kitamura fournit donc aux fans ce qu'ils attendent mais, à la différence d'un Final Fantasy VII: Advent Children, n'oublie pas d'insuffler un âme à l'ensemble. On ressent à tout instant la déférence du réalisateur vis-à-vis de son sujet : Kitamura refuse de le prendre de haut ou d'en changer totalement la substance comme pour le Godzilla d'Emmerich (qui se prend une sacrée branlée face au vrai Godzilla dans ce film ^-^ ) Au contraire, à regarder Godzilla Final Wars, on a l'impression de voir un gamin s'amuser avec des jouets plus grands que nature avec une joie non feinte et contagieuse.

Les immeubles en carton-pâte explosent ainsi sous les coups des acteurs cachés dans leurs costumes en latex. Kitamura réussit un mélange hétéroclite en mixant allègrement mais de manière étrangement cohérente décors en cartons, acteurs déguisés, maquettes et les dernières techniques de synthèse en date. Seul regret : Godzilla n'apparaît presque pas avant une heure et demi. Si cela permet à Kitamura de nous servir un de ces films d'action dont il a le secret (combats d'arts martiaux impressionnants, poursuite en moto énorme, personnages exubérants et humour décalé), des longueurs viennent légèrement ternir le tableau car on se fiche finalement éperdument de l'histoire des protagonistes humains et on attend surtout l'apparition de Godzilla. Mais quand celui-ci arrive, on en a pour notre argent.

Godzilla Final Wars est, en bref, un pur plaisir coupable pour peu qu'on le prenne au second degré nécessaire à un film volontairement kitch ou des acteurs en costume de latex se lattent en explosant tout sur leur passage. Rien de très intellectuel là-dedans, juste un excellent défouloir particulièrement réjouissant.

Ecrit par PetitVer, le Samedi 29 Octobre 2005, 22:14 dans la rubrique "Cinéma & DVDs".