Charlie et la chocolaterie (Charlie and the Chocolate Factory) de Tim Burton
Tim Burton revient. On pouvait craindre que l'homme ne soit plus que l'ombre de lui-même après la franchement naze Planète des singes et le caricatural Big Fish. Sans atteindre les sommets de son art, Charlie et la chocolaterie élève largement le niveau atteint par les derniers films du sieur Burton... Heureusement...
Charlie est un enfant pauvre dont la famille lutte pour joindre les deux bouts. Willy Wonka, célèbre fabriquant de confiseries et de chocolat en particulier et accessoirement héros de Charlie lance un concours. Il cache dans ses tablettes de chocolat cinq tickets dorés permettant à ceux qui les trouvent de visiter pendant une journée la fabrique de chocolat. A la clé, un prix fabuleux. Suite à un énorme coup de chance, Charlie entre en possession de l'un de ces tickets...
Très rapidement, dès les premières images en fait, il ne fait aucun doute que Charlie et la chocolaterie est un film de Tim Burton. Il porte indéniablement sa patte inimitable. Son esthétique si particulière se retrouve ici partout et, associée à la formidable et, elle aussi inimitable, musique composée par Danny Elfman, rappelle directement ses premiers films. La première partie, l'exposition, est un peu longue et caricaturale (je ne sais pas si c'est possible d'être pauvre à ce point...) mais dès que l'on pénètre dans la fabrique de chocolat, l'inventivité de Tim Burton reprend ses droits. Les couleurs flashent dans tous les sens, les oompas-loompas (sortes de nains tous identiques et déconneurs) sont excellents et les chansons, loin de plomber le film donnent un coup de fouet à l'ensemble.
Mais le gros problème de Charlie et la chocolaterie comme on pouvait déjà s'en douter dans la bande annonce, c'est le manque d'enjeux narratifs. Tout le monde sait comment l'histoire va se terminer. On se contente donc finalement de suivre une série de scènettes certes amusantes et visuellement inventives mais sans réel incidence : étant donné qu'il s'agit d'un conte, on se doute bien que rien de très grave n'arrivera aux personnages même s'ils n'en ressortiront pas forcément indemnes. Le film est comme ses bonbons : il n'a pas de sens, se déguste mais s'oublie assez vite. Seuls les acteurs lui donnent une véritable âme. Johnny Depp est, fidèle à lui-même, extraordinaire en guide farfelu tandis que Christopher Lee émeut dans le rôle d'un dentiste intraitable à l'opposé de ceux qu'il tient habituellement.
Charlie et la chocolaterie rassure quant à l'état du cinéma de Tim Burton. Si les thèmes qui lui sont chers ont évolué, il semble enfin revenu à son univers si particulier après deux films impersonnels et catastrophiques, chacun dans leur style. Bref, on peut souffler...
Ecrit par PetitVer, le Mercredi 27 Juillet 2005, 02:33 dans la rubrique "Cinéma & DVDs".